Libération de la Drôme

Mirmande

Le 1er septembre 1944, la 19ème armée Allemande, bloquée dans sa retraite le long de la rivière Drôme, essuie à proximité de Mirmande une cuisante défaite. En effet, elle est bousculée et pilonnée par les forces américaines, anglaises et françaises ainsi qu’ attaquée et harcelée par les unités de combat des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).

Le mémorial de Mirmande est érigé sur un morceau de terre légué par Monsieur le Préfet Pierre DE SAINT-PRIX, premier Préfet de la Libération.

La conception du Mémorial est réalisée par la Fédération des FFI de la Drôme et elle est financée grâce à l'aide du Conseil départemental de la Drôme, du ministère des Anciens combattants, de vétérans de la Grande-Bretagne et des U.S.A., d'une souscription publique menée dans la Drôme auprès des mairies, de quelques banques et entreprises et surtout auprès des résistants et de leurs amis.

Le coût du Mémorial s’élève à 170 000 €. La réalisation est assurée par Pierre TRAVERSIER, architecte à Valence, Yves SENUT, graveur à Valence, Yves MILIAT entrepreneur à Montéléger.

Le mémorial est inauguré le 3 septembre 1995 par Bernard COQUET, préfet de la Drôme, Jean MOUTON, président du Conseil départemental, Guy LOCKTON, consul général de Grande-Bretagne à Lyon, Michel PONIATOWSKI, ancien ministre, parachuté dans la Drôme le 1er août 1944, Jean-Pierre DE LASSUS SAINT-GENIÈS ("LEGRAND"), ancien chef départemental des FFI de la Drôme et en présence des autorités civiles et militaires du département, de très nombreuses associations patriotiques et avec la participation de la Gendarmerie de la Drôme ainsi que des soldats du 1er régiment de Spahis de Valence.

D'une hauteur de seize mètres, le monument représente, stylisé, le contour géographique du département. Il symbolise également la Drôme debout. Vu sous un angle différent, il suggère, toujours stylisé, la silhouette d'un fusil-mitrailleur.

Il domine la vallée du Rhône. Il est visible depuis la route nationale 7 et l'autoroute A7, au niveau de l'échangeur de Montélimar-Nord.

Ce monument exprime le reconnaissance de tous envers les combattants assassinés, tués au combat ou morts en déportation et il rend un hommage aux soldats alliés qui ont donné leur vie lors de la libération du département de la Drôme :

  • 869 résistants de l’armée de l’ombre, arrêtés, torturés, fusillés au coin d’un bois ou tués au combat les armes à la main, face à l’ennemi ;
  • plus de 500 déportés, gazés ou morts d’épuisement ou de tortures dans les camps de concentration ;
  • 223 soldats américains tués lors de la bataille de Montélimar ;
  • 30 aviateurs alliés de la R.A.F. ou de l’ U.S. Air Force abattus dans la Drôme en cours d’une mission ;
  • 53 martyrs fusillés à Valréas (enclave du Vaucluse dans le département de la Drôme) ;
  • 895 Drômois arrêtés dans la Drôme et déportés dont 140 femmes.

Sur les 263 juifs déportés, 246 ont été exterminés et sur les 606 déportés politiques, résistants ou otages, 284 ont péri dans les différents camps.

N’y figurent pas, nominativement, les milliers de victimes civiles innocentes, tuées sous les bombardements, ou fusillées en représailles de la barbarie nazie.

Ce monument contribue à l'enjeu de la préservation et de la passation de la mémoire. Il s’agit ainsi de préserver et de transmettre aux plus jeunes l’histoire et les valeurs républicaines des hommes et des femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux. La paix et l’histoire sont au cœur de l’apprentissage civique des générations futures. Ce sont ces valeurs que les organisateurs de cette cérémonie s’attachent à transmettre à travers cet événement intergénérationnel.

La libération de la Drôme

La libération de la Drôme est étroitement liée au débarquement des Alliés, le 15 Août 1944, sur les plages de Provence.

Les Alliés débarquent sur les côtes de Provence avec comme objectif de déloger les forces d’occupation allemande de Toulon et de Marseille. A cette fin, ils utilisent les ports de grande capacité. Leur mission accomplie, ils remontent la vallée du Rhône, repoussant ainsi l'armée d’occupation vers le nord. Les combats sont rudes. Ils reçoivent un appui décisif de la Résistance.

Composée d'hommes de terrain, la Résistance sert de guide. Les résistants sabotent les infrastructures tels les routes, les ponts (Livron dans la nuit du 16 au 17 août), les voies ferrées et ils harcèlent les convois. Aidés par les obstacles naturels que constituent les rivières difficilement franchissables, ils ralentissent le repli des troupes allemandes et ils occasionnent de lourdes pertes en hommes et en matériel.

Peu à peu les villes de la Drôme sont libérées, parfois à l'issue de violents combats :

  • Buis-les-Baronnies, le 21 août 1944
  • Nyons, le 25 août
  • Valréas, le 27 août
  • Montélimar, le 28 août
  • Romans, le 30 août
  • Saint Rambert, le 31 août
  • Valence, préfecture du département, le 31 Août.

Le département est définitivement libéré le 1er septembre 1944.

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