Commémoration des combats du maquis du Vercors

Le Vercors est célèbre pour avoir accueilli durant la Seconde Guerre mondiale de nombreux résistants, pour être ainsi devenu l'un des plus importants maquis de France et pour avoir connu un dénouement tragique durant l’été 1944. Dévasté par de violents combats, le Vercors est devenu, après guerre, un haut lieu de la mémoire nationale.

Le 21 juillet marque la commémoration de l'attaque allemande sur le villa martyr de Vassieux-en-Vercors.

Un peu d'histoire

Le rôle du Vercors dans la bataille pour la libération du Dauphiné peut s’esquisser en quelques mots. Le Vercors constitua, en pleine occupation allemande, un haut-lieu où il était possible de retrouver calme et sécurité.

Le Vercors dans la libération du Dauphiné

Le Vercors constitua, en pleine occupation allemande, un haut-lieu où il était possible de retrouver calme et sécurité. Le Vercors fut également un réceptacle privilégié pour les parachutages qui aidèrent à alimenter en matériel les secteurs de l’Isère et de la Drôme. Enfin, ces hautes falaises semblaient aux yeux de l’ennemi receler la menace de forces d’autant plus inquiétantes qu’elles restaient indéterminées.

A tous ces points de vue, le Vercors fut unique en France. Ce fut sa chance et peut-être aussi son risque car beaucoup le crurent invulnérable. De 1942 à 1944, les camps se multiplient, l’instruction se poursuit, les unités se préparent et s’organisent. Pour agir, on attend le signal du débarquement au Sud.

L'attaque des allemands à l'été 1944

Le débarquement de Normandie vient d’avoir lieu, la radio de Londres diffuse alors les messages prévus donnant ordre à toute la Résistance d’entrer en action. C’est en application de cet ordre que le 10 juin, le verrouillage du Vercors est effectif, 4000 combattants sont en guerre aux côtés des Alliés. La grande attaque allemande va débuter le 13 juin à Saint-Nizier-de-Moucherotte, dont la trouée est la voie la plus vulnérable. Au cours des deux journées du 13 et du 15 juin, de furieux combats ont lieu, se terminant souvent au corps à corps, avant le décrochage des maquisards, trop inférieurs en moyens matériels.

En juillet 1944, les maquisards attendent l'atterrissage des premiers avions alliés sur la piste construite à proximité du village. Les Allemands pensent sans doute que la piste, aussi sommaire soit-elle, va permettre de débarquer des troupes en nombre important. Ils prennent donc les devants et, le 21 juillet, une opération aéroportée est lancée contre le village. Ainsi, des avions allemands lâchent environ vingt planeurs qui atterrissent à Vassieux-en-Vercors. Ce sont près de 200 hommes qui débarquent, tandis que 300 autres sont parachutés. La surprise est totale, puisque les alliés étaient attendus. Malgré une vive résistance des maquisards, les Allemands se retranchent dans Vassieux, qu’ils prennent après un combat de rue meurtrier, faisant de nombreuses victimes parmi les civils.

La consigne donnée était de frapper vite et fort, sans épargner les civils, car l’état-major allemand croyait que la commune abritait le commandement suprême de la Résistance. La disproportion entre le rôle réel de Vassieux et la violence des assauts est saisissante. On compte en effet, 189 morts durant les combats de Vassieux du 21 au 23 juillet 1944 (dont 73 civils massacrés). Ces victimes sont enterrées dans la « Nécropole » de Vassieux-en-Vercors.

Postérité

Le 4 août 1945, le village a reçu la Croix de la Libération par décret du Général de Gaulle pour ses hauts faits de résistance durant l'occupation. Le village est ainsi devenu la quatrième des cinq collectivités civiles françaises élevées au rang de Compagnon de la Libération avec la mention suivante :

« Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s'est totalement sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l'aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d'armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »

Pour aller plus loin

- site "Chemins de mémoire", page dédiée

- site " vercors-resistance.fr"

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