Le risque rupture de barrage

Mis à jour le 28/12/2022

Qu’est-ce que le risque lié à la rupture d’un barrage ?

À la suite d’une rupture de barrage, on observe en aval du barrage une inondation de nature à causer des dommages très importants, suite au déferlement d’une onde de submersion plus ou moins importante selon le type de barrage et la nature de la rupture.

Comment se manifeste-t-il ?

Le risque de rupture brusque et imprévue est aujourd’hui extrêmement faible, la situation de rupture pourrait plutôt venir en cas de crues très exceptionnelles ou de l’évolution plus ou moins rapide d’une dégradation de l’ouvrage.
En cas de rupture partielle ou totale, il se produirait une onde de submersion très destructrice dont les caractéristiques (hauteur, vitesse, horaire de passage…) sont évaluées en tout point de la vallée.
Dans les zones susceptibles d’être inondées des plans d’alerte et de secours sont établis.

Quel est le risque dans le département de la Drôme ?

Les prescriptions réglementaires relatives à la sécurité des ouvrages hydrauliques sont définies aux articles R. 214-112 à 214-132 du Code de l'environnement, majoritairement issus du décret n°2015-526 du 12 mai 2015.

Elles imposent en particulier aux propriétaires et gestionnaires de barrages une surveillance et un entretien de ces ouvrages ainsi que la réalisation, à intervalles réguliers, de contrôles et de diagnostics de ces ouvrages. Ainsi, les barrages les plus importants (classés A et B à partir de leur hauteur et volume) sont soumis à la réalisation d'une étude de dangers comprenant un diagnostic exhaustif de l'état du barrage et l'étude des conséquences d'une rupture de l'ouvrage sur les personnes et les biens situés en aval.

Le département de la Drôme compte donc 11 barrages ou aménagements dont la rupture peut être considérée comme un risque majeur. Les conditions de cette qualification sont une capacité volumétrique de plus de 15 millions de m³ et une hauteur de l'ouvrage de plus de 20 m.

Ces aménagements pourraient impacter l'ensemble des communes riveraines du Rhône et de l'Isère.

Par ailleurs, plusieurs communes de la Drôme sont concernées par l’onde de submersion qui résulterait de la rupture de barrages en Isère, en Savoie ou dans le Jura : ce sont les barrages du Sautet, de Monteynard, de Grand’Maison, de Tignes, de Roselend et de Vouglans. Ils sont tous soumis à PPI.

Le risque rupture de barrage est pris en compte dans la planification ORSEC du département.

Enfin, des barrages de moindre volume, mais susceptibles d’avoir un impact important en aval en cas d’accident sont à souligner :
• sur la rivière Isère : barrages de Saint Hilaire-du-Rosier, de Pizançon, de La Vanelle et de Beaumont-Monteux ;
• sur la rivière Lyonne : barrage de Bouvante ;
• sur la rivière Bourne : Auberives et canal de la Bourne.

Quelles sont les mesures prises dans le département ?

• Études multiples (géologiques, hydrologiques, sismiques, calcul de structures…) réalisées par l’exploitant avant la construction du barrage ;
• Surveillance et contrôles exercés pendant la construction du barrage ;
• Visites et surveillance régulières par l’exploitant et les services de l’État pendant toute la vie de l’ouvrage ;
Un diagnostic est régulièrement effectué et conduit soit à porter un jugement favorable sur l’ouvrage, soit à des interrogations. Dans ce dernier cas, des actions sont aussitôt engagées en vue de porter à nouveau un jugement favorable, au prix de travaux de confortement si nécessaire.

Par ailleurs, un examen approfondi est réalisé tous les 10 ans lors de visites « décennales » réalisées en principe à retenue vide ou de façon dérogatoire par des moyens subaquatiques.
• Information de la population et essais réguliers des sirènes (corne de brume) dans les communes concernées ;
• Plans Particuliers d’intervention (PPI) : ils permettent d’avoir une démarche anticipative en cas de comportement anormal des ouvrages avec pour objectif de prendre les mesures de sauvegarde à temps, notamment pour évacuer les personnes présentes dans les zones submersibles.