Le risque mouvement de terrain

Mis à jour le 28/12/2022

Qu’est-ce qu’un mouvement de terrain ?

Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal du sol ou du sous-sol. Il prend son origine dans la nature et la disposition des couches géologiques.
Il est dû à des processus lents de dissolution ou d’érosion, favorisés par l’action de l’eau, des changements de température, l’existence de discontinuités dans les couches (failles), ainsi que leur pendage. Des activités humaines (terrassement, déboisement, etc.) ou des événements météorologiques exceptionnels peuvent accélérer ces phénomènes.

Comment se manifeste-t-il ?
Selon la vitesse de déplacement, on distingue deux ensembles :
• des mouvements lents et continus :
des glissements par rupture d’un versant instable ;
des affaissements liés à l’évolution de cavités souterraines ;
des phénomènes de gonflement-retrait liés aux variations d’humidité des terrains argileux.
• des mouvements rapides et discontinus :
des chutes de pierres et de blocs ;
des éboulements et écroulements de pans de falaises ou d’escarpements rocheux ;
des coulées boueuses ;
des effondrements de cavités souterraines.

Quels sont les risques de mouvements de terrain dans la Drôme ?

Du fait de son altitude modérée, le principal risque présent dans le département est le ravinement, aggravé par des périodes de sécheresse et la violence des événements climatiques. À l’occasion de forts orages, il peut se matérialiser par des coulées de boue.
Les autres risques identifiés sont les glissements de terrain et les chutes de blocs.
Ces mouvements de terrain constituent le plus souvent des phénomènes ponctuels, de faible ampleur et d’effets limités. Cependant, ils peuvent être responsables de dommages et de préjudices importants et coûteux, et présentent parfois un danger pour la vie des personnes.

Principaux événements dans le département de la Drôme

Historiquement, le département a connu des phénomènes marquants comme les deux éboulements de la montagne du Puey en 1442 qui ont donné naissance au Claps : les deux lacs qui s’étaient formés après obstruction du cours de la Drôme avaient englouti le vieux village et le château de Luc-en-Diois.

Jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, les collines et montagnes du grand Sud-Est de la Drôme ont été soumises à un pâturage abusif entraînant de graves problèmes d’érosion et menaçant les terroirs.

Voici d’autres événements marquants :

Plus récemment, de nombreux glissements se sont produits suite aux conditions météorologiques particulières de l’automne 1993 et de l’hiver 1994.
Le 11 janvier 1994, un glissement de terrain s’est produit sur la RD148 à Boulc détruisant le seul accès au village pendant des mois. Le même mois, d’autres glissements sur la commune de Beaurières menaçaient de couper la voie ferrée et de détruire un centre de vacances.
Ainsi, 50 communes ont été reconnues sinistrées suite à des glissements produits en septembre et octobre 1993 et 110 communes pour les glissements de janvier 1994.


Communes exposées à un risque de mouvement de terrain

Ce risque est diffus sur tout le département et peut affecter l’ensemble des communes. Cependant, sur aucune des communes, ce risque n’est majeur.
Chaque événement est ponctuel et ne concerne que quelques bâtiments à la fois. Les risques pour les personnes sont limités mais ne peuvent être écartés (chute de blocs, effondrement), l’impact sur les biens (fissuration, déstabilisation, ruine) est la conséquence la plus importante des mouvements de terrain. La connaissance des phénomènes permet, comme en matière sismique, d’adapter la construction à la nature du sol afin d’éviter l’apparition de désordres.

L’information sur les risques affectant chaque commune, ainsi que la description des mesures constructives adaptées, en particulier dans les zones de retrait gonflement des argiles, est disponible sur les sites internet Géorisques et Infoterre.

Quelles sont les mesures prises dans le département de la Drôme ?

Les travaux de Restauration des Terrains en Montagne (RTM)

Après les lois de 1860 et de 1882 sur le reboisement, la restauration et la conservation des terrains en montagne, la Drôme fut subdivisée en périmètres R.T.M. dans lesquels les terrains menacés par l’érosion (ou susceptibles de l’être) furent recensés.
Des forêts domaniales furent créées à partir des terrains acquis par l’État et des travaux de restauration y furent entrepris de 1863 à 1979, avec un maximum autour de 1920. Ces travaux consistaient à construire des barrages (béton ou gabions), des seuils et des clayonnages, à curer des torrents et réaliser des enrochements.
Furent réalisés au total :
• environ 18 500 ha de boisement, principalement en pin noir ;
• plus de 16 000 seuils et barrages ;
• 1 300 km de sentiers et 200 km de chemins, (dont la majeure partie après 1960) ;
• des dizaines d’hectares de reverdissement.

Même si leur efficacité échappe à notre perception, ces réalisations jouent toujours leur fonction préventive et sont gérées par l’État et l’Office National des Forêts.

Les Plans de Prévention des Risques mouvement de terrain

Comme pour le risque inondation, des démarches de PPR Plan de prévention des risques doivent être conduites sur les secteurs les plus exposés, déterminés selon la nature des phénomènes de mouvement de terrain en cause et selon l’importance des enjeux humains et socio-économiques.

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU)

À travers l’élaboration ou la modification de ce document, il est de la responsabilité de la collectivité d’afficher clairement le risque, de faire des investigations complémentaires si nécessaire et de fixer un zonage en menant une analyse plus fine sur les modalités de prise en compte du risque, pouvant impliquer que la collectivité classe inconstructibles des zones très touchées.

Les travaux de protection

D’une façon générale, il s’agit de :
• repérer les zones exposées (études du BRGM, du CETE, etc.) ;
• supprimer ou stabiliser les masses instables (drainages, murs de soutènements, de confortement, purges de falaises, etc.) ;
• installer des systèmes de déviation et d’arrêt des chutes de pierres (grillages, filets pare-blocs, gabions, merlons, etc.) ;
• gérer la végétation (surtout la forêt) afin d’augmenter l’efficacité de ses rôles de ralentisseur voire d’arrêt de pierres et de fixateurs de terrains instables. À défaut, recréer une végétation adaptée.