Le risque inondation

Mis à jour le 28/12/2022

Les inondations peuvent avoir des effets catastrophiques dans les espaces occupés par l’homme, alors qu’elles sont souvent bénéfiques au fonctionnement des écosystèmes (zones humides, tourbières…).

L’essor de l’urbanisme et de l’industrialisation s’est largement effectué depuis les années 50 dans le lit majeur des cours d’eau, en raison de leur attrait économique (terrains aisés à viabiliser, proximité des voies de communication, terrains souvent plats, ressources en eau, utilisation ancestrale de la force motrice de l’eau…).
Aussi, les conséquences des inondations ont été aggravées par l’action de l’homme qui a souvent oublié les événements du passé.

Il faut avoir à l’esprit que toute construction dans le lit majeur d’un cours d’eau n’est pas neutre, du point de vue du risque qu’elle encourt, malgré les précautions qui ont pu être prises, mais aussi du point de vue de l’entrave qu’elle constitue à l’écoulement naturel de la rivière.

Qu’est-ce qu’une inondation ?

Une inondation est une submersion plus ou moins rapide d’une zone, avec des hauteurs variables. Elle est le plus souvent due à une augmentation de débit du cours d’eau, provoquée par des pluies importantes et/ou la fonte des couches neigeuses.

Comment se manifeste-t-elle ?

L’inondation peut se manifester de différentes manières :
• un débordement de cours d’eau, soit de façon lente et prévisible (crues de plaine), soit de façon brutale (crues rapides ou de type torrentiel comme à Vaison-la-Romaine en 1992), soit encore consécutif à une rupture de digues ;
• un ruissellement en secteur urbain (comme à Nîmes en 1988) : il peut avoir pour origine la défaillance des réseaux de collecte des eaux pluviales ;
• une remontée des nappes souterraines ou une stagnation des eaux pluviales entraînant des inondations de plaines.

L’ampleur de l’inondation est fonction de :
• l’intensité et la durée des précipitations ;
• la surface et la pente du bassin versant ;
• la couverture végétale et la capacité d’absorption du sol ;
• la présence d’obstacles fixes à la circulation des eaux (risques d’embâcle).
Elle peut être aggravée à la sortie de l’hiver par la fonte des neiges.

Les principales inondations dans la Drôme
Les cours d’eau drômois ont un régime méditerranéen, avec un fort contraste entre les crues subites de l’automne et de l’hiver et l’étiage estival ; ce contraste est de plus en plus marqué vers le sud. Le département est soumis à quatre types de risques d’inondations :
• le Rhône et l’Isère engendrent des crues de plaine ;
• les rivières principales comme la Drôme, l’Eygues, l’Ouvèze ou le Roubion génèrent des crues rapides, voire de type torrentiel ;
• le relief marqué et l’abondance de ravins entraînent de nombreux risques de crues péri-urbaines ;
• le risque d’inondations consécutives à des ruptures de digues ne peut être écarté.

Depuis 1988, la Drôme a connu plusieurs événements pluviométriques intenses occasionnant des dégâts sur un nombre important de communes :

Mais ces inondations généralisées dans le département sont connues depuis le dix-septième siècle. Le début du dix-neuvième a été particulièrement marqué : 1809, 1813, 1818, 1819 sont autant d’années de crues.

De même, la montée des eaux du Rhône de 1840 et de 1856 a provoqué des désordres considérables. Mais depuis, les aménagements hydroélectriques du Rhône, dont les vocations principales sont de permettre la production d’électricité et d’améliorer les conditions de navigation ont été conçus, de manière générale, pour ne pas aggraver les risques d’inondation et ont contribué à diminuer l’exposition aux risques d’inondation de certaines zones.

Quelles sont les mesures prises dans le département de la Drôme ?

  • Le repérage et la cartographie des zones inondables

Une cartographie communale des aléas inondation est disponible sur le site Internet De l’État de la Drôme. Élaborée par la direction départementale des territoires (DDT) de la Drôme à partir des données et études hydrauliques existantes, elle est régulièrement mise à jour au fur et à mesure de l’avancement de nouvelles études.

Extrait du PPR Plan de prévention des risques inondation, carte d’aléa de la commune d’Ancône.

  • Le dispositif d’alerte et la prévision

Seuls le Rhône, l’Isère et l’Eygues sont pourvus d’une surveillance permanente de la montée des eaux assurée par un Service de Prévision des Crues (SPC).

Le département de la Drôme dépend du SPC Grand delta, pour le Rhône et l’Eygues, et du SPC Alpes du Nord pour l’Isère.

Ces SPC permettent à la préfète de disposer d’informations sur la montée des eaux. Elle peut alors alerter les maires qui transmettent à leur tour le message à la population et prennent les mesures de protection immédiate (exercice de la mission de police pour la sécurité publique, article L.2212-2 du code général des collectivités territoriales).

  • Informations sur l’évolution de la crue

Elles sont données sur le site internet Vigicrues : la carte de vigilance crues, les bulletins et les données mesurées sont disponibles en permanence. La carte est actualisée deux fois par jour à 10 h et à 16 h. En période de crues, les bulletins peuvent être réactualisés plus fréquemment.

  • Informations sur le réseau routier

• • le site internet Bison Futé ;
• • les médias.

 

  • La prise en compte du risque dans le droit des sols

A travers l’élaboration ou la modification des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), il est de la responsabilité de la collectivité d’afficher clairement le risque, de faire des investigations complémentaires si nécessaire et de fixer un zonage, en menant une analyse plus fine sur les modalités de prise en compte du risque, devant impliquer éventuellement de classer inconstructibles les zones les plus exposées.

  • Les mesures restrictives des Plans de Prévention Risques (PPR) et des documents valant PPR Plan de prévention des risques (Plan des Surfaces Submersibles) sont des servitudes aux documents d’urbanisme.

Par ailleurs, l’article R.111-2 du code de l’urbanisme, permet de refuser un projet de construction ou de lui imposer des prescriptions particulières dès lors que le projet en question nuit à la salubrité ou à la sécurité publique : cet article est opposable aux documents d’urbanisme existants.

  • Les Plans de Prévention des Risques Inondations

Les Plans de Prévention des Risques naturels prévisibles (PPR) constituent un outil essentiel de la politique de prévention contre des inondations.

Celle-ci vise par ailleurs à mieux connaître et surveiller les phénomènes naturels, et à sensibiliser et informer les populations

Ces documents réglementaires permettent la prise en compte des risques dans l’aménagement des territoires et de réviser les plans des surfaces submersibles le cas échéant.

Ils délimitent les zones exposées aux risques et définissent, en fonction de l’intensité et de la nature du risque encouru, des règles d’urbanisme, de construction et de gestion applicables au bâti existant ou futur, en préservant les zones d’expansion des crues.

Dans le sud du département, des PPR Plan de prévention des risques sur les bassins versants du Lez, de l’Ouvèze et de l’Eygues ont été prescrits en coordination avec le préfet du Vaucluse.

Carte des bassins versants du département

La restauration et l’entretien des cours d’eau et des bassins versants

La démarche de prévention conduite par l’État est complétée par les actions mises en œuvre par les collectivités territoriales et leurs groupements. De nombreux syndicats intercommunaux se substituent ainsi aux propriétaires riverains, ils assurent des programmes réguliers d’entretien et de restauration des cours d’eau, notamment au travers de la mise en œuvre de contrats de rivière. L’entretien des cours d’eau est le plus souvent assuré par une équipe qui travaille pour un ou plusieurs syndicats.

  • Les travaux de prévention et de protection locaux

Au travers notamment des contrats de rivière, les collectivités peuvent réaliser des ouvrages de protection (bassins écrêteurs de crues, protections ponctuelles…) dans le but d’atténuer les conséquences des inondations pour les lieux fortement touchés et les plus densément habités.

  • Les digues de protection contre les inondations

Les principales digues de protection contre les inondations, classées à ce titre sont :
• Fleuve Rhône : digue protégeant Tain l’Hermitage ;
• Rivières Roubion-Jabron : digues protégeant Montélimar ;
• Rivière Savasse : digues protégeant Romans-sur-Isère ;
• Rivière Drôme : digues protégeant Livron-sur-Drôme et Loriol-sur-Drôme.
Par ailleurs, bien qu’elles ne soient pas classées à ce jour, les digues de Buis-les-Baronnies (rivière Ouvèze), Crest (rivière Drôme) et Nyons (rivière Eygues) ont également un rôle de protection contre les inondations.

  • La réglementation des campings

Les campings, soumis à un risque naturel ou technologique prévisible, font l’objet d’un suivi par une commission de sécurité conformément aux termes de l’article R 125-15 du Code de l’environnement. Cet article rappelle que l’autorité en charge de l’urbanisme doit émettre des prescriptions de sécurité dans les domaines de l’information, de l’alerte et de l’évacuation qui permettent d’assurer la sécurité des occupants des terrains de campings et de stationnement des caravanes. Cette autorité s’appuie sur l’avis de la commission départementale de sécurité et d’accessibilité.