Hommage à Jean Moulin (1899-1943)

Mis à jour le 30/08/2023
L’année 2023 marque le 80ème anniversaire de la mort de Jean Moulin, survenue le 8 juillet 1943 en gare de Metz sur le chemin de la déportation. À cette occasion, la préfecture de la Drôme lui rend hommage.

A l'occasion de cette date, une exposition dédiée à la vie de Jean Moulin est installée dans le hall d'accueil de la préfecture. Elle est accessible au public, gratuitement, aux horaires d'ouverture.

Qui était Jean Moulin ?

Né en 1899, Jean Moulin est le fils d'un professeur du lycée de Béziers. Son père, un ardent républicain, va avoir beaucoup d'importance dans sa formation politique. Jean Moulin suit donc les conseils de ce dernier et poursuit des études qui le mènent à une carrière préfectorale. Mais il a aussi un côté artiste bohème qui tranche avec sa future fonction de préfet. 

Dans les années 1920, sa rencontre avec Pierre Cot est un vrai tournant dans sa vie. L’homme politique savoyard lui offre ses premières opportunités en tant que chargé de mission puis chef de cabinet. Son père lui a inculqué des valeurs politiques. Pierre Cot lui apporte quelque chose de plus actuel dans ces années d’après-guerre.

Jean Moulin : un préfet héros de la résistance

Son engagement dans le corps préfectoral

Jean Moulin accomplit avant de devenir le héros de la Résistance connu de tous, un parcours professionnel exemplaire au service de l’intérêt général, en tant que membre du corps préfectoral.

Âgé seulement de 26 ans, il est nommé en 1925 sous-préfet d’Albertville en Savoie. Il sera également le plus jeune préfet de France de l’époque en étant nommé à 38 ans dans le département de l’Aveyron.

Le 17 juin 1940, alors qu’il occupe la fonction de préfet à Chartres, Jean Moulin est arrêté par les Allemands qui tentent de lui faire signer, par la force et au nom de l’État français, un document accusant à tort les troupes sénégalaises de l’armée française du massacre de civils, femmes et enfants, sur le chemin de leur retraite.

Indigné, Jean Moulin refuse de signer ce document. Il est alors battu, menacé et incarcéré par l’occupant. Afin de ne pas céder à la force, il saisit un tesson de verre et se tranche la gorge : « Je ne peux pas être complice de cette monstrueuse machination […]. Tout plutôt que cela, tout, même la mort ». Découvert ensanglanté au matin, il est sauvé par des religieuses.

Révoqué par la suite par le gouvernement de Vichy, Jean Moulin poursuit son engagement et entre dans la Résistance où il va occuper un rôle majeur.

Une grande figure de la Résistance

À la demande du général de Gaulle, Jean Moulin fonde en 1943 le Conseil National de la Résistance. Il réussit ainsi à fédérer l’ensemble des réseaux de Résistance intérieure, avancée majeure pour la suite du combat.

Mais la Gestapo, qui connaît l’existence de celui qui utilisait pour nom de code « Max », le recherche activement.

Le 21 juin 1943, une réunion des chefs de la Résistance est organisée par Jean Moulin. La Gestapo y fait irruption et arrête tous les participants. Ils sont torturés à plusieurs reprises par Klaus Barbie, qui parvient à identifier Max et lui fait subir les pires sévices.

Jean Moulin, qui ne dévoilera rien du Conseil National de la Résistance, décédera de ses mauvais traitements, probablement le 8 juillet 1943 en gare de Metz, lors de son transfert en Allemagne.

Les temps d'hommages à Jean Moulin

  • Le 17 juin : Jean Moulin constitue son premier acte de résistance le 17 juin 1940. Alors préfet d’Eure-et-Loir, il refuse de signer un document préparé par les autorités allemandes mettant indûment en cause des tirailleurs sénégalais dans le massacre de civils.
  • Le 21 juin : arrestation de Jean Moulin à Caluire le 21 juin 1943.
  • Le 8 juillet : mort de Jean Moulin, survenue le 8 juillet 1943 en gare de Metz, sur le chemin de la déportation.

En savoir plus :

https://www.defense.gouv.fr/actualites/17-juin-1940-face-au-deshonneur-jean-moulin-prefere-mourir